L’utilisation d’un système de propulsion ionique ou d’un laser à énergie dirigée pour modifier la trajectoire de l’astéroïde repose sur l’application d’une force progressive sur une période prolongée. Contrairement à l’impact cinétique ou à une explosion nucléaire, cette approche permet une déviation contrôlée sans risquer de fragmenter l’astéroïde et de générer un nuage de débris dangereux.

Cependant, cette technologie n’a jamais été testée à grande échelle pour une mission de déviation d’astéroïde et nécessiterait un développement accéléré pour être prête avant 2028. De plus, la propulsion ionique et les lasers nécessiteraient une quantité considérable d’énergie, impliquant l’envoi de vaisseaux spatiaux dotés de générateurs puissants capables de fonctionner de manière autonome pendant plusieurs années.
Phase 1 : études de faisabilité et développement des technologies (2024 – 2026).
Avant de lancer un projet de propulsion ionique ou de laser à énergie dirigée, une phase de recherche et de développement sera nécessaire pour valider la faisabilité de cette solution à grande échelle. L’objectif est d’analyser les besoins énergétiques, les contraintes technologiques et les capacités de production des différents systèmes envisagés.
La première étape consistera à mobiliser des agences spatiales et des institutions de recherche spécialisées dans la propulsion avancée et l’optique laser. La NASA, l’ESA, la CNSA et d’autres agences collaboreront avec des laboratoires comme le Jet Propulsion Laboratory (JPL) ou le Centre de Physique des Plasmas pour tester différentes configurations.
En parallèle, des simulations numériques devraient être réalisées pour évaluer l’efficacité de la propulsion ionique et du laser à haute énergie sur un astéroïde de la taille de 2024 YR4. Ces études permettent de déterminer quelle technologie est la plus adaptée en fonction de la masse, de la rotation et de la composition de l’astéroïde.
Une fois ces validations obtenues, un prototype de moteur ionique et un système laser devront être testés en laboratoire, puis sur des satellites en orbite terrestre pour démontrer leur capacité à fonctionner en conditions réelles.
Phase 2 : conception et construction des vaisseaux de propulsion (2026 – 2028).
Si les tests de faisabilité confirment que la propulsion ionique ou le laser peuvent être utilisés efficacement pour modifier la trajectoire de l’astéroïde, la conception des vaisseaux devra être immédiatement lancée. L’objectif est de développer des moteurs autonomes capables de se positionner à proximité de 2024 YR4 et d’appliquer une poussée continue sur plusieurs mois ou années.
Les ingénieurs devront travailler sur plusieurs aspects techniques :
Système énergétique : développement de générateurs nucléaires ou de panneaux solaires ultra-puissants pour alimenter les moteurs ioniques ou les lasers.
Mécanisme de focalisation : conception d’un système de stabilisation permettant aux lasers de viser un point précis de l’astéroïde pendant une longue durée.
Navigation autonome : intégration d’intelligence artificielle pour ajuster la position des vaisseaux en temps réel et combiner les effets de la rotation de l’astéroïde.
Une fois les prototypes validés, la production des vaisseaux devra être accélérée pour garantir leur déploiement avant 2028.
Phase 3 : lancement et mise en position des vaisseaux (2028 – 2029).
Une fois construits, les vaisseaux devront être lancés en plusieurs vagues afin de garantir qu’au moins une partie de la flotte atteigne l’astéroide et puisse fonctionner correctement.
Chaque vaisseau devra être équipé d’un système de propulsion permettant des ajustements de trajectoire pour atteindre 2024 YR4 avec précision. Une fois en place, ils s’orienteront de manière à maximiser l’efficacité de la poussée ionique ou de l’impact thermique des lasers.
Le positionnement des vaisseaux devra être minutieusement ajusté pour éviter toute interférence avec la rotation de l’astéroïde et garantir une application homogène de la force sur une longue durée.
Phase 4 : suivi des résultats et ajustements (2029 – 2032).
Une fois en opération, les vaisseaux commenceront à exercer une force progressive sur l’astéroïde. Pendant plusieurs mois, des observations seront effectuées pour analyser les effets de la propulsion sur la trajectoire de l’objet céleste.
Si les premiers résultats montrent une modification insuffisante de l’orbite, des ajustements pourront être effectués à distance, notamment en intensifiant la puissance des lasers ou en optimisant l’angle d’application des moteurs ioniques.
Si, malgré ces efforts, l’astéroïde conserve une trajectoire de collision avec la Terre, une autre méthode devra être envisagée en complément, comme l’impact cinétique ou l’utilisation d’une explosion nucléaire contrôlée pour accélérer le processus de déviation.