Le bombardement cinétique orbital repos sur l’utilisation de projectiles de haute densité, comme des tiges de tungstène, larguées depuis une station spatiale pour frapper l’astéroïde avec une énergie suffisante afin de modifier sa trajectoire. Cette approche militaire extrême permet d’effectuer plusieurs frappes successives afin d’ajuster progressivement l’orbite de l’astéroïde sans utiliser à des explosions nucléaires.

L’un des avantages de cette méthode réside dans sa capacité à délivrer une force importante avec un impact ciblé, en minimisant les effets de dispersion liés aux explosions. Cependant, cette solution présente aussi un risque majeur : si les impacts provoquent la fragmentation de l’astéroïde au lieu de modifier sa trajectoire, des débris incontrôlables pourraient toujours menacer la Terre.
La mise en œuvre d’un tel projet nécessiterait l’installation d’une infrastructure en orbite capable de stocker et de lancer ces projectiles avec une extrême précision.
Phase 1 : développement et mise en place d’une infrastructure spatiale (2024 – 2027).
Avant de procéder à un bombardement cinétique, une station orbitale capable de stocker et de lancer ces projectiles devra être conçue et déployée.
La première étape consistera à réunir un consortium d’agences spatiales et d’acteurs militaires pour développer la technologie nécessaire. La NASA, l’ESA, Roscosmos, la CNSA et d’autres agences collaboreront avec des entreprises privées spécialisées dans le lancement de charges lourdes, comme SpaceX ou Blue Origin.
L’infrastructure devra répondre à plusieurs exigences :
Capacité de stockage des projectiles : la station devra être capable de transporter plusieurs tiges de tungstène ou d’autres projectiles à haute densité.
Système de lancement précis : des rails électromagnétiques ou des systèmes à propulsion chimique devront être mis au point pour expulser les projectiles avec une vitesse et une trajectoire précise au millimètre.
Positionnement stratégique en orbite : la station devra être placée sur une orbite permettant d’accéder rapidement à l’astéroïde, tout en restant stable et alimentée en énergie pour assurer son fonctionnement sur plusieurs années.
Une fois la conception validée, la construction des modules de la station pourra commencer. Ceux-ci seront assemblés en orbite, soit via la Station Spatiale Internationale, soit à partir d’une nouvelle plateforme dédiée, conçue pour servir de base militaire spatiale.
Phase 2 : fabrication et déploiement des projectiles (2027 – 2028).
Parallèlement à la mise en place de la station orbitale, les projectiles devront être fabriqués et testés afin de garantir leur efficacité en conditions réelles.
Ces projectiles devront être conçus pour maximiser leur impact cinétique en utilisant des matériaux ultra-denses comme le tungstène ou l’uranium appauvri. Ils devront également être profilés pour minimiser leur résistance à l’air et atteindre des vitesses optimales avant l’impact.
Les tests au sol incluront :
Des simulations d’impact à grande vitesse sur des matériaux similaires à ceux composant l’astéroïde.
Des essais en microgravité pour évaluer la trajectoire et la stabilité des projectiles en conditions spatiales.
L’intégration de systèmes de guidage permettant d’ajuster légèrement la trajectoire du projectile en fonction des observations en temps réel.
Une fois les projectiles validés, ils seront envoyés en orbite et stockés dans la station orbitale en attendant leur utilisation.
Phase 3 : ciblage et lancement des projectiles (2028 – 2029).
Une fois la menace confirmée, une phase de calculs précis devra être déterminée pour déterminer la meilleure trajectoire et l’angle d’impact optimal des projectiles.
Les observations réalisées par les satellites et télescopes permettent d’ajuster la stratégie de frappe en fonction des paramètres suivants :
La rotation de l’astéroïde, qui pourrait modifier l’efficacité des impacts.
Sa composition et sa cohésion, afin d’éviter une fragmentation incontrôlée.
L’angle et la vitesse d’impact dynamique, pour maximiser la poussée transmise sans briser l’astéroïde.
Les projectiles seront alors largués depuis la station orbitale, en utilisant des rails électromagnétiques ou des systèmes de propulsion embarqués pour leur donner la vitesse requise.
Phase 4 : évaluation des impacts et solutions complémentaires (2029 – 2032).
Une fois les impacts réalisés, une mission d’observation devra être déployée pour analyser les modifications de trajectoire de l’astéroïde.
Si la déviation est insuffisante, une nouvelle vague de frappes pourrait être programmée, avec une intensité accrue ou un ajustement de l’angle d’impact.
En cas d’échec de cette méthode ou si la fragmentation de l’astéroïde devient une menace, des solutions complémentaires comme la propulsion ionique ou une explosion nucléaire pourraient être envisagées pour corriger la trajectoire résiduelle ou gérer les fragments produits par les impacts.